Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) n’a cessé de nous alarmer sur le réchauffement climatique depuis plus de 20 ans : il prévoit que la hausse de 1,5 degrés serait difficile à contenir avant 2050 (on y est presque) et qu’il risque d’y avoir plus de 3 milliards de migrants climatiques avant la fin du siècle.
Pourtant le GIEC est prudent par essence, il ne publie qu’après accord des délégués des 195 États membres.
Trop prudent, c’est ce que démontre le rapport Forster publié ce 8 juin.
Ce rapport est le fruit des travaux de 50 scientifiques pilotés par l’Anglais Piers Forster, il comprend 4 françaises et français Sophie Szopa, Aurélien Ribes, Pierre Friedlingstein, et Valérie Masson-Delmotte.
Les deux grandes découvertes sont sur le réchauffement et sur les émissions planétaires. Il démontre que le réchauffement est désormais de 0,2 °C par décennie alors qu’il n’était que 0,15 quarante ans plus tôt.
En matière d’émissions de gaz à effet de serre, exprimées en CO2 équivalent incluant le méthane et le protoxyde d’azote, l’évaluation actuelle s’est alourdie de 6 % pour passer de 51 gigatonnes (dernier chiffre connu en 2020, en milliards de tonnes) à 54 Gt par an (la France est responsable de 0,6 gigatonnes dont 0,4 d’émissions locales).
Ces émissions aggravées réduisent d’autant le compte à rebours : selon les experts il ne reste que 21 ans avant le point de non-retour, le point de chaos caractérisé par une température moyenne terrestre de 16 °C (+ 2 par rapport à 2000), avec un doublement des cataclysmes météorologiques.
Le terme le plus courant employé par les observateurs est EMBALLEMENT, car tout se passe par accélération des phénomènes, la disparition des glaces du Groenland arrive 10 ans plus tôt que ne le craignait le GIEC.
En France s’est installée une polémique sur la demande du ministre Béchu d’étudier comment s’adapter à + 4 degrés. Plusieurs y ont vu le risque de ne pas réduire les gaz et effet de serre, puisque on va s’adapter à + 4 degrés. Pourtant il faut prévoir le pire (même si invivable) c’est ce que demande le ministre… mais il faut d’abord tout faire pour réduire de 80 % de gaz à effet de serre avant 2050. Les spécialistes du compte carbone montrent qu’on peut y arriver à raison de 6 % par an.
Lien court du rapport Forster https://urlz.fr/mlhD
Armel Prieur
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