Faut-il insister sur les facilités et l’adhésion de tous sur un projet aussi indispensable que réduire de 80% nos gaz à effet de serre ?
OUI et NON.
D’une part, le rationnement est indispensable pour garder la planète habitable : il faut absolument revenir à un équilibre entre les émissions humaines et ce que peuvent absorber les océans et végétaux, soit 5 fois moins que les émissions actuelles.  Alors que ce soit par le choix ou par la force, l’humanité va devoir s’adapter, doucement par le choix ou brutalement par la force. 

D’autre part, la démonstration de comment le compte carbone est acceptable et positif est facile mais demande des efforts. Il est clair qu’il faut changer nos modes de vie. Des efforts sont aussi demandés aux administrations et collectivités locales : elles sont autant concernées que les entreprises et les particuliers. Il va falloir changer nos modes de transport, nos modes de chauffage, nos envies d’acheter alors qu’on peut partager ou recycler. 
Il faut aussi informer des aspects positifs : La décarbonation par les entreprises nous fait démontrer que d’être limité à deux tonnes par personne en 2050, est assez équivalent aux contenus carbone du mode de vie actuel à six tonnes. Car ce sont bien les entreprises qui vont décarboner sous la pression des consommateurs qui seront soumis par le compte carbone à sélectionner les produits les moins carbonés.
Certaines entreprises souffriront, mais la plupart seront stimulées par la recherche de moindre carbone. Il s’inventera des métiers appropriés, les entreprises françaises prendront l’avantage d’un coup d’avance par rapport aux concurrents des pays moins avancés.  Pour les particuliers les plus modestes, il faut expliquer le mécanisme de revenus de sobriété, ce quota égalitaire qui leur sera donné pourra être partiellement monnayé.

Vaincre la peur du carbone.
Les scientifiques nous disent tous les jours qu’il faut réduire les gaz à effet de serre à base de carbone. Mais la première peur porte sur les canicules, les ouragans, les incendies, les inondations. Tout cela est provoqué par nos émissions mondiales de 54 milliards de tonnes de CO2 équivalent par an, alors que les océans et végétaux ne peuvent absorber que 10.
Il faut donc réduire de 80 %, c’est ce que propose le dispositif souple et mécanique de compte carbone. Il veut doter chaque citoyen d’un quota individuel qui soit confortable au début, et réduise de 6 % par an pour atteindre ces 80 % en 30 ans.
Beaucoup ont peur de ce que sera la vie en 2050 avec seulement 2 tonnes par an et par personne au lieu de 9 tonnes en moyenne aujourd’hui.
Il faudra faire des efforts de sobriété, mais la bonne nouvelle c’est que deux tonnes en 2050 sera équivalent à 6 tonnes aujourd’hui. (Rappelons que 6 t/an est la caractéristique moyenne des 50 % de Français les plus modestes.)
Par quel miracle ? Celui d’une nouvelle forme de mise en concurrence des entreprises !
Notons que l’élément-clé du mécanisme de compte carbone, son effet levier, est l’étiquetage. Toutes les entreprises auront l’obligation d’imputer à leurs clients tout le carbone utilisé dans leurs productions et activités. Elles devront tenir un registre carbone de la même façon qu’elles tiennent aujourd’hui leur comptabilité monétaire. Leur bilan annuel devra être équilibré avec les entrées égales aux sorties. Ce type de suivi écarte d’emblée toute dérive et la monnaie carbone en circulation diminue mécaniquement de 6% par an. Les entreprises qui ne décarboneront pas assez… perdront leurs clientèles !
De plus il y aura d’ici 2050 des investissements publics d’infrastructures pour décarboner le transport et le logement.
Par exemple, transport individuel et chauffage baisseront de 3t par les voitures électriques et pompes à chaleur (et sobriétés), les productions alimentaires, vestimentaires et ménagères seront relocalisées pour moindre carbone, les services publics s’adapteront.
Il ne faudra pas une consommation débridée et nous évoquons l’équivalence avec une famille déjà sobre, un bilan de 6t/p/an est déjà possible si peu qu’on évite l’avion, qu’on limite la viande, qu’on se fournisse de temps en temps en produits de seconde main…
 
Le jeu pédagogique « 2tonnes » déjà diffusé à 700 000 français montre déjà comment vivre à 2t en 2050…
Nous voilà donc rassurés ! Face aux réductions attendues pour freiner le dérèglement climatique, les efforts seront d’abord portés par les entreprises et bénéficieront aux ménages à moyen terme. Mais attention, il n’y a pas que le CO2 à réduire ! D’autres dérèglements (pollinisateurs, eau, matériaux) exigeront de la sobriété, comportement qui devra être généralisé et encouragé culturellement.
 
Pour les économies nationales, en respect des limites planétaires, il ne sera plus question de croissance du PIB. Mais nous aurons relocalisé les productions, générant de l’emploi stable. Le luxe aura changé de cible, il visera les activités culturelles non carbonées. Les finances publiques auront trouvé leur équilibre pour garantir la protection sociale de tous les citoyens. Et surtout, les cinq continents auront suivi la voie de l’équilibre montrée par la France.

Categories:

Comments are closed