1- « Un permis à points… carbone ? »
Ce 14 novembre, BFM animait une soirée spéciale « 2050-Ouvrons les yeux » où étaient présentés visuellement les deux scénarios pour 2050 de cataclysme généralisé ou de retour à la joie de l’équilibre grâce à la mise en place d’un permis carbone inspiré de notre compte carbone, avec l’aide du journaliste François Pitrel.

Le replay est à 36’ du début  sur (LIEN de REPLAY). Dans leur débat préparatoire, apprécions les cartes de zones inondables en 2050, au repère 18′. Très bonne intervention de Yann Arthus-Bertrand de plus en plus en colère contre l’inaction des dirigeants. La soirée a été conclue par la Première Ministre qui n’a pas compris le film mais il faut dire à sa décharge qu’il manquait l’effet levier sur les entreprises que nous rappellerons en fin de lettre. Tout reste à faire. Retrouvez en fin de lettre le billet d’humeur de Valérie.

2- UN POURCENT

Encore un pourcent de plus, le Global Carbon Project (meilleur groupe de scientifiques présidé par Corinne Le Quéré qui avait fait l’ouverture des Assises du climat) nous alerte à nouveau par son évaluation extensive des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le monde génère 42 milliards de tonnes de CO2 en 2022 contre 41.5 en 2021. Pire, le GCP rappelle que la crise devient absolument ingérable avec une planète ayant perdu toute stabilité dans 18 ans si nous n’intervenons pas tout de suite : 170 ans, c’est ce qu’aura duré “l’ère industrielle” : les calculs des scientifiques réunis par le Giec sont formels, 2400 Gt co2 ont été émises par l’activité humaine depuis 1870, en 152 ans ! Le Giec a calculé qu’il ne faut pas dépasser 3130 Gt pour avoir 50%  de chance de ne pas dépasser 2°C de réchauffement (le 1.5 demandé par les insulaires est déjà atteint ou presque). Reste donc la limite de 730Gt qui seraient atteints en… 18 ans au rythme des 42 Gt/an actuels. Réagissons ! (les Gt sont des milliards de tonnes de CO2, en eqCO2 il s’agirait de 50).

3- PARTAGER

Ne reste plus que 50 places assises pour s’inscrire au colloque du partage climatique et social du 1er décembre, voyez l’annonce par l’Académie du climat, ne manquez pas les interventions des chefs d’entreprises, Sophie Robert-Velut pour les produits bébé Mustela, Emery Jacquillat pour les entreprises à mission (près de 800 en France) et la Camif qu’il dirige, Eva Sadoun pour la finance responsable. L’international et la pédagogie seront deux autres grands sujets de partage. 

Ce sera aussi le top-départ du travail de nos partenaires les CRD qui créent le mouvement des DECARBONAUTES pour organiser une convention nationale de citoyens tirés au sort. Il faut une trentaine de bénévoles consacrant 4h par semaine : inscrivez-vous sur leur site.

4- Rassemblement Cop27 au Parvis Notre Dame le 12 novembre

Nous étions co-organisateurs du rassemblement de dizaines d’ONG pour soutenir et critiquer la cop27, jusqu’à 500 personnes en pointe et plus de 1000 participants sur toute l’après-midi, ponctuée par des musiques, des danses, des chants, une battucada et les prises de parole de dizaines de grands témoins. Lien de l’appel ICI. Ce même jour du samedi 12 novembre, des marches et rassemblements ont eu lieu dans le monde entier, en France il y a eu 40 villes mobilisant environ 20 000 personnes, le climat ça compte ! Retrouvez un montage photo des grands moments ICI.

Le Billet d’Humeur de Valérie :

Lundi soir, 20h45, sur le sofa, nous attendons sans grand espoir ni conviction l’émission d’anticipation de Bruce Toussaint sur BFM TV. On démarre avec une fiction se déroulant en 2050 et décrivant un scénario où, c’est bon, l’humanité a réussi à contenir l’élévation des températures et le monde a changé, un monde où l’on consomme moins, moins carboné, plus localement, où l’on se déplace moins mais mieux, où l’on mange moins de viande, etc. Bref, le scénario sobriété du GIEC. 
Et comment a-t-on accompli cet exploit ? Grâce au « permis carbone », un faux permis mais un vrai compte carbone, avec en prime, la mise en place d’un référendum, tout est bien repris tel que nous le proposons à quelques aménagements près. Et là, nos yeux s’écarquillent devant tant de témérité à une heure de grande écoute en même temps que nous savourons notre plaisir qu’enfin cette idée soit présentée en prime time. Donc, ne boudons pas notre plaisir, c’est un grand pas qu’il faut savoir reconnaître.
Malheureusement, dans la suite de l’émission, le permis carbone qui était pourtant la clé du succès n’a absolument pas été repris, ni commenté, et tout ce petit monde est revenu aux bonnes vieilles habitudes : le 110 km/h, les interdictions diverses, le rôle « MAJEUR » des entreprises (surtout, n’embêtons pas trop les consommateurs citoyens votants) , etc.. 

Alors ni Mme Borne, ni même les journalistes n’ont semblé avoir compris le mécanisme et son effet levier sur les entreprises. Ce fut comme un coup d’annonce, une sorte de faire valoir des journalistes qui apprécient d’avoir trouvé cette bonne idée mais qui ne l’ont pas toute comprise et par conséquent, pas exploitée dans la suite de l’émission.
Donc joie et déception étaient au menu hier soir, avec tout de même un penchant vers l’espoir de voir que l’idée fait son chemin et que nous devons tenir bon pour continuer à expliquer la globalité du système et convaincre encore et encore.

Le billet d’Armel sur ce qui a peut-être manqué pour convaincre la Première Ministre :

Décarboner notre société n’est pas facile (sinon ce serait déjà fait). 
Il y a des gros émetteurs de gaz à effet de serre sur lesquels aucune réglementation n’a d’effet jusque-là. 
Il y a les petits gestes des citoyens volontaires, mais beaucoup disent justement que c’est une goutte d’eau, insuffisante. 
Alors quoi faire ? Pierre Calame a proposé le mécanisme de quotas carbone individuels. Mais alors pourquoi individuels alors que ce sont les entreprises les plus responsables ? Les démocrates s’insurgent ?

C’est Coluche qui nous avait donné la clé : « si personne n’en achetait ça ne se vendrait pas ! »

Oui le meilleur moyen de faire changer les entreprises c’est de les tenir par le client. 
En faisant afficher tous les contenus carbone de tous produits et services, le mécanisme rend visible les efforts des concurrents. 
En imposant une réduction de la dotation annuelle, même minime à 6 %, le mécanisme fait choisir les produits et services les moins carbonés, imposant aux entreprises de décarboner si elles veulent survivre

Alors oui nous mettons en avant l’effort individuel pour faire avaler aux entreprises que ce sont les consommateurs qui sont visés. 
Au final les entreprises y gagnent en développant un coup d’avance par rapport aux autres pays qui devront s’y mettre un jour ou l’autre. 
Les citoyens y gagnent à protéger la planète pour leurs petits-enfants, mais surtout l’apparition de produits et services de plus en plus décarbonés grâce à l’innovation des entreprises amène un maintien du confort. 


Peut-être que une tonne et demi en 2050 sera équivalent en confort à 6 tonnes de carbone aujourd’hui ?

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